«Le principal frein à l’épanouissement des salariés dans leur entreprise tient surtout au manque de reconnaissance par leur employeur»
Un article paru dans les Echos lundi 26 novembre, fait état d’une insatisfaction liée à un «manque de reconnaissance personnelle», en réponse à la question «Avez-vous le sentiment que votre travail est reconnu à sa juste valeur dans votre entreprise» ? Et l’article de souligner «C’est un mal français typique mais les managers ne félicitent pas assez leurs équipes même pour des petites victoires ou des succès du quotidien».
Des attentes de reconnaissance qui dépassent largement l’idée d’être félicité
Les personnes que nous rencontrons au cours de nos diverses interventions nous parlent souvent de reconnaissance. Mais elles n’attendent ni applaudissements, ni encouragements convenus. En revanche, elles apprécient particulièrement un manager qui reconnaît les difficultés dans lesquelles elles peuvent se trouver, les questions complexes qu’elles ont à traiter, ou encore les réflexions qui les amènent à douter. Quand le manager prend le temps de s’intéresser aux situations que vivent les collaborateurs, de questionner, voire d’apporter un conseil personnalisé quand cela est possible, il entretient une relation dans laquelle «circule» cette notion de reconnaissance.
Quand et pour quoi reconnaitre ce qui est fait… ou plutôt ce qui est donné
Reconnaître est une qualité d’attention qui se manifeste au fil des échanges, quotidiens ou ponctuels, et pas uniquement au moment du succès final visible. Le dépassement d’un point dur, l’apport d’un soutien non prévu, le partage d’une ressource ou de son temps sont autant de circonstances à valoriser, où l’on reconnait ce que chacun apporte d’unique aux autres. Tout devient alors occasion de créer du lien, en reconnaissant, au-delà de la simple réalisation des tâches, ce qui est donné par les individus.
Relisons Norbert Alter, Donner et prendre: la coopération en entreprise. Il y démontre que «le lien est plus important que le bien» et que le problème des organisations ne consiste pas à «mobiliser les salariés» mais bel et bien à tirer parti de leur volonté de donner.
Alors, plus encore que les petits succès, c’est ce que chacun engage de lui-même dans son travail qui est à reconnaître.