Nos équilibres sont mis à rude épreuve. S’adapter, et même anticiper ce qui va arriver, requiert de l’énergie, une énergie créatrice. C’est avant tout une disposition d’esprit qui consiste à voir autrement, faire autrement, exprimer autrement… Nous en sommes tous capables. D’expérience, cela dépend de cinq orientations personnelles.
1. Revendiquer ce qu’on aime et qui nous passionne
À la source de l’état créatif, il y a toujours un peu ou beaucoup de passion. La passion … C’est une source d’engagement qui mobilise les énergies, sous-tend les combats, aide à croire en soi et à surmonter les échecs. C’est une force qui projette les désirs dans l’avenir.
Savoir identifier ce qui nous stimule aujourd’hui pour demain, traduit en critères essentiels, est une étape clé de notre équilibre.
Créer son futur, c’est croire en son avenir passionnément.
2. Détecter ce qui peut poser problème, questionner, être curieux
Le monde change, tout bouge. Comment se repérer? A partir de faits, de petits signes, de données, on commence à capter quelque chose d’insatisfaisant, on identifie un problème, ou encore des tendances et des courants novateurs. Au lieu de se désoler, on se réjouit de questionner, d’investiguer, de chercher à comprendre avec d’autres.
On se garde de tout excès de vitesse intellectuelle et on prend le temps de s’immerger dans le sujet.
S’adapter c’est trouver un sens nouveau dans le chaos apparent et les difficultés qui émergent.
3. Faire preuve de flexibilité opportune
Etre réactif(ve) n’est pas s’agiter dans tous les sens. Il faut préalablement une vision, une trajectoire fondamentale. Et c’est au service de ce ‟pour quoi” qu’on démontre la capacité de changer de piste, d’hypothèse et de recombiner des données antérieurement agencées.
Notre agenda s’en trouve bouleversé sans cesse. Il en va des idées comme de notre temps: décalage, mouvement, inversions… La rigidité concerne les machines. L’être humain est capable, dans un système apparemment contraint, d’ouvrir des possibles dans le mouvement permanent.
L’équilibre n’est jamais statique.
4. Prendre le temps de l’imagination et de la rêverie
Les grandes et les petites idées ne naissent pas toutes armées et à la demande. Leur trajet, leur progression est souvent assez lente. On commence à porter en soi un germe de curiosité ou de préoccupation que l’on implante dans son univers intérieur. Là, il va croître, se nourrir d’informations nouvelles qui lui parviennent, tant de manière consciente qu’inconsciente.
Le temps de la roue libre ou de la flânerie n’est jamais du temps perdu bien au contraire. Le sommeil lui-même déclenche toute une imagerie onirique qui enrichit le psychisme.
L’imagination se nourrit encore de rencontres, de lectures, donc de certaines formes d’écoute.
L’intuition du prochain mouvement se nourrit de toutes nos connaissances et de tous les hasards.
5. Accepter qu’il y ait gestation, en soi et à plusieurs
‟On ne tire pas sur la tige des fleurs pour les faire pousser”. Peut-on, sinon accélérer, du moins favoriser les conditions d’une recherche de solution créative face à nos déséquilibres? Nombreuses sont les méthodes pour balayer un champ d’investigation très large, multiplier les interrogations, les pistes, les suggestions… Avec un point commun: on y parvient très rarement seul(e).
La germination est déjà un état de vie active, plein d’énergie et de devenir.
Ces cinq orientations favorisent notre capacité de faire face à des situations turbulentes. Elles nous permettent de préserver un regard créateur sur notre dynamique d’adaptation personnelle et d’être en mesure de réinventer ce qui fonde notre équilibre. •